Quoi de plus beau que le partage en cuisine !
Aujourd’hui c’est la Saint Nicolas. Les Fêtes de fin d’année s’annoncent. Des moments de partage à vivre pour se réchauffer lorsque le givre se colle aux fenêtres.
La cuisine est un vrai moment de partage, de liens. L’histoire raconte qu’au moyen âge, le tranchoir était cette grande tranche de pain à se partager à deux. Elle remplaçait l’assiette. Elle a donné son nom à Co-pain. Rien de plus beaux moments que de partager cette convivialité autour d’un bon repas.
Cette complicité du partage autour d’un repas ou d’un gouter, entre copains, entre amis, en famille, se vit à de multiples occasions :
- A séparer en deux son pain au chocolat dans la cours de récré
- A déguster un dessert avec deux cuillers, les yeux dans les yeux
- A manger avec les doigts un yassa de poulet, tous assis par terre autour du bol
- A préparer une énorme « soupe aux cailloux » pour tout le village …
La soupe aux cailloux : J’ai choisi ce conte issu du livre « Histoires pour vivre heureux », de Bénédicte Jeancourt pour illustrer ce qui me semble essentiel lorsque je cuisine pour des tablées enjouées.
« En plein cœur de la Sibérie, vivait une vieille Babouchka qui connaissait le secret du bonheur. Depuis des années, cette Babouchka allait de village en village pour dévoiler son secret à qui voulait bien l’entendre. Alors qu’elle traversait un village encore inconnu, elle frappa à toutes les portes afin de trouver un lit pour la nuit. Mais personne ne lui ouvrit.
"Ces gens restent chez eux, ils ne savent pas être heureux." se dit-elle. "Voilà un endroit pour moi !"
La Babouchka commença par ramasser du petit bois pour allumer un feu. Puis elle alla remplir sa gamelle au puits et la posa dessus. Un petit garçon s’approcha d’elle :
- Que faites-vous ? - Je fais une soupe au cailloux, répondit-elle. D'ailleurs, j'aurais besoin de trois grosses pierres rondes. Sais-tu où en trouver ?
Le petit garçon fila chercher trois belles pierres qu’il lui tendit.
- Ces pierres feront une excellente soupe, dit-elle en les plongeant dans l'eau. Dommage qu'on ne puisse pas en faire beaucoup dans cette gamelle. - Ma mère a une grosse marmite ! dit-il. Je vais la chercher.
Alors qu’il prenait la marmite, sa mère lui demanda ce qu’il faisait.
- Il y a une babouchka sur la place du village. Elle fait une soupe aux cailloux. - Une soupe aux cailloux ? songea-t-elle. J'aimerais bien voir ça !
La mère suivit son fils sur la place du village. Puis intrigués par la scène, les villageois sortirent un à un de chez eux.
- Évidemment, précisa la Babouchka, la vraie soupe aux cailloux doit être assaisonnée avec du sel et du poivre. Mais je n'en ai pas. - Moi j'en ai ! dit un villageois.
Et il disparut avant de revenir avant de revenir avec du sel, du poivre et d’autres épices de la région. La Babouchka goûta la soupe :
- La dernière fois que j'ai eu des pierres de cette forme, j'y ai ajouté quelques carottes, c'était délicieux ! - Des carottes ? demanda une autre femme. Je crois que j'en ai un ou deux chez moi. Je vais voir ...
Et la femme revint avec un panier rempli de carottes ainsi que deux beaux choux, qu’elle se pressa de jeter dans la marmite.
- Hum ! soupira la Babouchka. Quel dommage que je n'aie pas d'oignons, ce serait si bon ! - Oh oui ! dit un fermier. Je cours en chercher.
Et petit à petit, chacun apporta de quoi enrichir la soupe. quand l’un avait à cœur de donner, le suivant donnait encore plus. Poireaux, tomates, saucisses, lard fumé…la soupe dégageait à présent une délicieuse odeur.
Enfin la Babouchka déclara : « la soupe est prête! «
Tous se réunirent alors autour d’une grande tablée apportant avec eux pains et boissons. Quel festin ! Au village on n’avait jamais vu ça. Après le repas, chants et danses se prolongèrent jusque tard dans la nuit. Le village avait retrouvé le bonheur et la joie grâce à trois cailloux et une vieille Babouchka.
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